Courte histoire de l’art : les vanités dans la peinture
Vous en avez sûrement déjà vues dans les fameuses natures mortes, mais peut-être n’avez vous jamais prêté attention à leurs significations. De multiples thèmes ont été abordés dans l’histoire de l’art, et aujourd’hui nous nous intéressons aux Vanités* dans l’art.
* Vanité n.f 1) caractère de ce qui est frivole, insignifiant, chose futile, illusoire / 2) caractère de ce qui est vain, inefficace.
Au-delà de sa signification dans le dictionnaire, le mot “Vanité” représente aussi un genre pictural de l’histoire de l’art. Utilisé par de nombreux artistes plasticiens, il illustre une représentation allégorique de la mort, du temps qui passe. Depuis le moyen âge jusqu’à nos jours, le thème des vanités figure dans de multiples œuvres, afin de rappeler que toute vie à une fin et que, de ce fait, cette dernière est éminemment précieuse. Il nous invite à méditer sur la vie.
Au moyen âge, les principales représentations de la mort par les artistes sont incarnées par le modèle du squelette. La fameuse allégorie de la “faucheuse” y est souvent présente. Les danses macabres sont aussi de la partie, où des corps dénués de peau entrainent le monde du vivant dans leur danse, dans leur mort.
Dans cette gravure de George Penz, nous remarquons la mort avec sa faucheuse, terrassant hommes et animaux sur son passage. Symbole terrifiant par sa connotation, le squelette ici présent, semble presque se réjouir du paysage apocalyptique qui s’abat sous ses yeux.
Au fil du temps, nous pouvons remarquer que les œuvres empruntent un sous-entendu moralisant, voulant faire réfléchir l’homme sur les prétentions de son existence et mettre un frein à la satisfaction de soi-même. Les artistes traitent des sujets différents : par exemple, certains tableaux amènent à s’interroger sur notre âge, sur “l’actualité” de notre existence, à réfléchir au temps qui passe, au devenir de notre vie.
Pendant que certains dénoncent la vanité que peut représenter l’amour, la beauté, ou encore la jeunesse, d’autres n’hésitent pas à s’attaquer aux savoirs et connaissances intellectuelles. Le savoir étant dans le passé “entre les mains” de Dieu, glorieuse aptitude dont il était en effet vain de vouloir s’en acquérir ou de dépasser celui à l’origine du monde.
De plus, les Vanités sont évoquées par plusieurs symboles, qui se prêtent parfaitement aux décors des tableaux. Le tableau ci-dessous, peint par Simon Renard de Saint André est gorgé de métaphores et d’images moralisatrices :
En premier lieu, le crâne est un des éléments les plus évocateurs de la mort, montrant le caractère transitoire de la vie, et ce qu’il en reste. Les bulles qui semblent sortir de ce dernier expriment la fragilité de l’existence. En effet, une bulle de savon est très fragile et se brise au moindre mouvement. Les artistes redoublent donc d’inventivité pour faire passer le message.
D’autres symboles se prêtent parfaitement au thème : le comportement orgueilleux de l’homme peut se traduire par un objet aussi utile que commun : le miroir. Faisant aussi référence à Narcisse, cet objet s’invite sur certaines compositions afin de rappeler que ce sentiment n’est rien face à la vie qui peut se retourner contre nous d’une minute à l’autre.
Le verre de vin et les instruments de musiques sont là pour nous rappeler que ce sont des objets “accessoires” de la vie.
Vous souhaitez en savoir plus sur la thématique des vanités en peinture ? Ça tombe bien, puisque le musée des Beaux- Arts de Lyon présente l’exposition “À la mort, à la vie. Vanités d’hier et d’aujourd’hui”. Découvrez plus de 160 œuvres incarnant ce sujet que se sont appropriés artistes en tout genre.
Toutes les infos sont ici !
Propos recueillis par Charlotte Gaillard
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